Lettre à ma maman


Ma chère maman,

Il y a deux ans déjà que tu as quitté les tiens pour t'envoler vers l'autre monde en laissant derrière toi un vide immense...

Depuis deux ans, à ton image je tente de rester forte, de sourire à la vie comme tu le faisais, de la croquer à pleines dents et même si en façade, d'après mes proches, c'est plutôt réussi car on me répète souvent que je suis forte, je sais qu'au fond de moi tout ça n'est qu'un masque...

Toi, la matriarche de la famille, tu étais un pilier central pour nous et maintenant j'ai l'impression d'avoir perdu tous mes repères même du haut de mes 28 ans...

Je donnerai tout pour un dernier thé avec toi, une dernière virée shopping, un dernier câlin loin de cette maladie qui t’a ravagée pendant 3 ans…

Je ne peux m’empêcher de jalouser les moments complices mères-filles des autres, je n’arrive pas à écouter en entier une chanson de Julien Clerc, ton chanteur préféré, sans verser une larme, j’ai le cœur qui se sert si fort quand on parle de cancer, je fonds en larme dès que quelqu’un perd un parent dans un film à la télé, j’ai acheté un album pour y mettre mes souvenirs avec toi mais j’ai pas encore trouver le courage de le réaliser, et par-dessus tout, j’aime porter au quotidien quelque chose qui t’a appartenu, comme si tu étais encore un peu avec moi…

J’ai pris un nouveau départ dans une nouvelle ville avec de nouvelles missions dans mon travail en me disant que tout ça m'aiderait avec franchir un cap.

C'est au détour d'une conversation samedi avec une amie qui a, elle aussi, perdu son papa que j'ai compris tout ça.... je n'ai pas fait mon deuil...

Il faut croire que pour certaines personnes c'est plus long que pour d'autres... mais moi, je n'ai toujours pas accepté ton départ. Même si je sais que ma petite coccinelle n'est jamais loin et que tu veilles sur moi...

Voilà, j'ai mis des mots sur un mal qui me ronge depuis voilà 2 ans. Je vais accepter les choses et peut-être moins tenter de refouler au profond de moi ces émotions car je pense qu'elles doivent sortir... Ne plus empêcher ces larmes de couler, ne plus vouloir en permanence paraître forte, accepter d’en parler même si ça fait mal…

Voilà, je garde en moi ton sourire, ta gaité et je continuerai de croquer la vie… Seulement il parait que seul le temps apaise les blessures, il faut désormais que j’accepte que ton départ est comme une entaille qui mettra du temps à se refermer…

Continue de veiller sur moi s’il te plaît car j’en ai encore bien besoin…

Ta fille

Ma maman qui souriait tant à la vie...

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11 Commentaires

  1. Si touchant ton message. Je pense à toi régulièrement depuis que j'ai parcouru ton blog.
    Je sais que les moments avec nos proches sont précieux et je sais que le temps passe vite. J'ai la chance d'en profiter encore et je sais que ce ne n'est pas donné à tout le monde.
    Ton message est fort et plein d'amour.
    J'aime tes billets quand tu parles de ta maman, de ta coccinelle, de ta marraine et du beau cadeau que tu lui as fait.
    On dit que le temps fait son effet mais ce n'est pas toujours aussi vite que ce qu'on souhaiterait.
    Au plaisir de te lire.
    Bon courage à toi.

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  2. Une amie m'a dit :"le départ d'une maman c'est le seul chagrin qu'une mère ne peut pas consoler"! belle lettre que vous avez écrit là à votre maman. Je suis personnellement en larmes lorsque je la lis puisque la mienne est partie il y a 2 mois!! c'est dur..très dur...bel hommage que vous faites à votre petite mère. Bon courage à vous. Gaëlle-Anne

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  3. Très joli message ... Mais on ne meurt vraiment que dans l'oubli.
    On peut accepter le départ d'un être cher mais on ne peut l'oublier.
    Courage.

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  4. Ton billet est très émouvant. Je ne sais pas si on fait son deuil. On vit avec l'absence et les souvenirs.
    Je suis certaine que ta maman serait fière de la femme que tu es. Et de ta vie.
    Je t'embrasse.

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  5. Je comprends chacun de tes mots et je partage ce que tu ressens lorsque j'entends ceux de Julien Clerc.
    Je ne crois pas que l'on parvienne à "faire son deuil", je crois simplement que l'on s'habitue à vivre avec l'absence. Les jours ne sont malheureusement pas moins lourds à porter avec le temps...
    Je pense fort à toi ♥

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  6. Une jolie lettre très touchante. Je comprends également ton sentiment actuel, je ne sais pas si on peut oublier avec le temps. La blessure est toujours gravée dans notre esprit et notre corps mais elle peut s’atténuer. Le deuil est quelques chose de très personnel, c'est comme un déclic et chacun à sa manière de le faire. Les souvenirs (même si ils peuvent être douloureux) sont le meilleur moyen pour avancer, pour redonner un petit sourire ou un peu de chaleur. Je t'envoie plein de bisous ma belle.

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  7. Déjà deux ans...
    J'ai l'impression que c'était hier que j'ai lu ton post annonçant son départ...
    Je t'envoie de grosses bises... <3
    Elle veille toujours sur toi, pour sûr... Même "loin", "ailleurs", une Maman reste une Maman <3

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  8. Je suis très émue par ce billet, je pense bien à toi. Bisous

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  9. Je ne peux qu'imaginer cette plaie béante de l'absence d'un parent. Ta maman peut être fière de toi, même si ça demande du temps pour que la souffrance s'estompe. Les mots me manquent et je suis très touchée par ton message pour elle. Un pas devant l'autre, c'est déjà très bien. Xx

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  10. Salut Florence ! Encore un hommage très réussi avec cette photo. Décidément elle avait l'air chouette cette femme... Plein de pensées...

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  11. Nous sommes des oiseaux de passage, certains passent plus vite que d'autres....
    laissant derrière eux un sillage immense qui ressemble à du vide.
    Celle que tu as perdue ne disparaîtra jamais. Alors que derrière elle se disloque son sillage en poussières étoilées, elle ne sera jamais absente, elle vit à travers toi et tous ceux qui l'ont aimée.
    Riche de son affection, de sa patience, de son courage, tu es plus vivante encore, tu es intelligente, courageuse et belle et tu sais mesurer combien sont précieux les liens d'amour qui unissent les hommes.
    J'ai partagé quelques moments avec toi lors d'une formation qui me dépassait... Je t'apprécie beaucoup, j'ai été bouleversée en te lisant. Puissent mes quelques mots t'accompagner avec affection.
    Je t'embrasse.
    Elisabeth

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Merci pour votre petit mot!
Je prendrais le temps de vous répondre :-)
A très bientôt
Florence